Stellantis et Renault : des résultats financiers remarquables

Stellantis et Renault ont enregistré des résultats financiers remarquables au premier semestre de cette année. Stellantis a annoncé un bénéfice record de 10,9 milliards d'euros, en hausse de 37% par rapport à la même période en 2022. Son chiffre d'affaires s'élève à près de 100 milliards d'euros. Ces résultats sont en grande partie attribuables au marché américain, qui représente presque deux fois et demie celui de l'Europe en termes de résultats opérationnels. Même si les voitures vendues en Europe ne sont pas aussi rentables que les pick-up RAM ou Jeep, elles permettent tout de même à Stellantis d'afficher une marge à deux chiffres, comparable à celle des constructeurs allemands haut de gamme Mercedes et BMW.

Renault : une trajectoire de redressement spectaculaire

Renault connaît également une trajectoire de redressement spectaculaire. Après avoir enregistré d'importantes pertes en 2022 en raison de la vente de sa filiale russe, le groupe affiche un bénéfice de 2,1 milliards d'euros au premier semestre de cette année, le meilleur résultat de son histoire. Son chiffre d'affaires s'élève à 26,8 milliards d'euros, avec une marge de 7,6%, dépassant les attentes des analystes financiers. Cette performance est notamment due au renouvellement de la gamme de véhicules de Renault, avec le lancement de l'Austral hybride et de la Mégane E-Tech. La marque Dacia enregistre également une augmentation de ses ventes en Europe de 30%, avec une marge phénoménale.

Une stratégie payante

Pour atteindre ces performances, les deux groupes privilégient la vente aux particuliers plutôt qu'aux loueurs de voitures ou aux flottes d'entreprise, car les marges sont plus élevées. Ils utilisent également des plates-formes communes, ce qui leur permet de réduire les coûts de production en partageant les composants internes des véhicules. De plus, la pénurie de semi-conducteurs a incité Stellantis et Renault à concentrer leur production sur les modèles les plus rentables.

Des défis à relever

Malgré ces résultats positifs, les constructeurs automobiles français doivent faire face à de nombreux défis. Carlos Tavares, PDG de Stellantis, a souligné la concurrence féroce des constructeurs chinois, qui produisent des véhicules à des coûts de fabrication bien inférieurs. Il a également répondu aux appels du gouvernement français à rapatrier la production de véhicules électriques en France, en soulignant que le "patriotisme économique" ne devrait pas compromettre l'accessibilité et la rentabilité de ces véhicules. Carlos Tavares a toutefois assuré que Stellantis investit dans la fabrication de véhicules électriques en France, avec la construction d'une usine de batteries et d'une usine de moteurs électriques.