Réaction de la population nigérienne et situation complexe

La Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) se réunit jeudi à Abuja, au Nigeria, pour un sommet crucial sur le Niger, suite au coup d'État du 26 juillet dernier. Cet événement a suscité une réaction importante de la population nigérienne, avec plus de 30 000 personnes rassemblées au stade Seyni-Kountché à Niamey pour soutenir le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), qui a renversé le président Mohamed Bazoum. La Cédéao, qui avait posé un ultimatum aux militaires, se retrouve donc face à une situation complexe.

Soutien des putschistes et critiques envers la Cédéao

Il est difficile de mesurer exactement le soutien de la population nigérienne aux putschistes, mais il est indéniable que ces derniers ont réussi à mobiliser massivement la rue à Niamey. Ils ont également rempli le stade Seyni-Kountché le jour même où l'ultimatum de la Cédéao prenait fin. Il semblerait que le CNSP séduise particulièrement la jeunesse nigérienne, qui aspire à un changement et accuse l'élite dirigeante de corruption. Les putschistes s'appuient sur plusieurs éléments pour fédérer, notamment le sentiment anti-France très fort au Niger, le rejet du système démocratique et la dénonciation de la corruption. La Cédéao est en perte de crédibilité et est perçue comme un club de présidents plutôt qu'une union défendant les intérêts de la population ouest-africaine. Une intervention militaire de la Cédéao au Niger est donc fortement contestée, et l'opinion publique préfère se ranger derrière les militaires pour "sauver la patrie".

Tensions persistantes et nécessité de solutions pacifiques

La situation au Niger reste donc tendue, et la Cédéao doit prendre des décisions importantes lors de son sommet à Abuja. Les manifestations prodémocratie et pro-Bazoum sont restées timides depuis le coup d'État, en raison des pressions exercées sur les opposants. Néanmoins, la junte n'a pas procédé à des arrestations massives, ce qui facilite les discussions avec les acteurs internationaux privilégiant le dialogue et la diplomatie. L'avenir du pays doit être déterminé par les Nigériens eux-mêmes, et il est primordial de trouver des solutions pacifiques à la crise actuelle.