Le Niger face à une tentative de coup d'État

Le Niger est actuellement au centre de l'attention internationale suite à une tentative de coup d'État contre le président Mohamed Bazoum. Les militaires putschistes ont annoncé la suspension des institutions et la fermeture des frontières en raison de la dégradation continue de la situation sécuritaire dans le pays. Malgré sa séquestration, le président Bazoum a rejeté le coup d'État, tout comme le ministre des Affaires étrangères nigérien. La France a également condamné toute tentative de prise de pouvoir par la force, soulignant que le Niger est l'un de ses derniers alliés au Sahel dans la lutte contre le jihadisme.

Le rôle clé du Niger dans la lutte contre le jihadisme

Le Niger joue un rôle clé dans la lutte contre le jihadisme dans la région depuis le départ de l'armée française du Mali en 2022. Actuellement, la France déploie 1 500 militaires au Niger, principalement dans un centre à l'aéroport de Niamey et aux frontières avec le Burkina Faso et le Mali. La présence française au Niger est essentielle pour rayonner rapidement sur toutes les zones d'importance et pour accompagner l'armée nigérienne dans cette lutte antijihadiste.

L'importance économique et énergétique du Niger pour la France

Outre la question sécuritaire, le Niger revêt également une importance économique et énergétique pour la France. Le pays est le troisième producteur d'uranium au monde, un minerai essentiel au fonctionnement des centrales nucléaires. La France détient des intérêts économiques dans l'exploitation de l'uranium au Niger, bien que l'exploitation de ce minerai ait perdu de son intérêt depuis la catastrophe de Fukushima. De plus, le Niger est un allié de l'Occident en matière de politique migratoire, en tant que point de transit important des migrations de l'Afrique vers l'Europe.

Les inquiétudes concernant l'influence grandissante de la Russie

Cette tentative de coup d'État au Niger suscite également des inquiétudes quant à l'influence grandissante de la Russie dans la région. Les pays voisins du Niger, le Mali et le Burkina Faso, ont contraint la France à quitter leur territoire et se sont tournés vers d'autres partenaires, notamment la Russie. Des manifestations anti-françaises ont eu lieu dans ces pays, et une partie de la population nigérienne s'oppose également à la présence française, accusant Niamey de suivre les "diktats" de Paris. La France condamne fermement toute prise de pouvoir par la force et appelle à la libération du président Bazoum, considéré comme le président légitime et reconnu par la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cédéao). La situation reste à suivre de près.